Un cistercien québécois à Paris!

Voici une première année à l’ISL de complétée ! scolarité et validations incluses ! Quant aux cours du second semestre, ils reprendront de plus belle le lundi 28 janvier. Entretemps, tous les étudiants participeront au Colloque de rentrée qui aura lieu du mercredi 23 au vendredi 25 janvier. Le thème retenu pour cette année : Lex orandi. Pour une herméneutique de l’euchologie. Je vous ai fait parvenir le programme via P. abbé, qui pourra l’afficher au babillard. Les frères intéressés pourront ainsi le consulter.

Selon le calendrier julien (6 janvier), c’est aujourd’hui que l’on célèbre la Théophanie du Seigneur, l’équivalent en quelque sorte de notre Épiphanie. En quelque sorte puisque l’évangile de l’adoration des mages fut déjà proclamé à Noël…Aujourd’hui, on y célèbre plutôt le baptême de Jésus, avec bénédiction de l’eau. Comme je l’ai fait pour la Nativité, le 7 janvier dernier, je me rendrai à la paroisse russe catholique, à deux pas du monastère, pour participer à la divine liturgie. Depuis quelque temps déjà, et sur l’invitation de f. Michel (frère de Ste-Marie) qui préside parfois la célébration, j’ai la chance de participer à la liturgie à partir du sanctuaire, c’est-à-dire derrière l’iconostase…non sans avoir revêtu préalablement la coule monastique. J’ai depuis un tout autre regard sur déroulement de la liturgie, surtout du point de vue des rites, des gestes et des paroles de l’anaphore.  

Vous voulez connaître le sujet de conversation préféré des Parisiens ces derniers jours (exception faite de l’intervention malienne) ? La météo. Car il est tombé près de 3 cm de neige depuis hier…et le pire c’est qu’elle demeure au sol. Ce qui est plutôt inhabituel à Paris. Je ne suis pas le seul à m’en réjouir ; f. Christian est allé marcher en pleine « tempête » hier soir. Je lui ai dit que le mot « tempête » était un peu fort, mais il m’a assuré qu’à partir du pont Mirabeau, on ne voyait plus la tour Eiffel. Quoi qu’il en soit, 3cm de neige, pour des Parisiens, c’est une vraie tempête de neige ! Et ça mobilise tout sur les routes. C’est très joli. Et ça se poursuivra aujourd’hui ; 23 départements font l’objet d’une alerte météorologique, surtout au nord est de la France (Normandie, Bretagne, etc.). Je ne sais pas ce qu’il en est au Québec !?

Bon dimanche à tous.

En Celui qui est Lumière et Vie,

Ad maiorem dei gloriam

En route pour la fin du semestre avec les deux dernières semaines de cours à l’ISL. Programme de cette semaine : lecture du chapitre 13 de « Symbole et sacrement » pour mon séminaire de mercredi ; dernières retouches à ma validation sur les anaphores orientales que je présenterai à f. Isaïe la semaine prochaine ; révision de mon cours sur l’histoire et la théologie de la messe, en particulier la question de la dimension sacrificielle de l’eucharistie, élargie et inscrite dans la PGMR dans la perspective plus large de l’histoire du salut conformément aux données de Sacrosanctum ; poursuite du cours sur l’initiation chrétienne avec le rituel du baptême des petits enfants ; lecture du rituel pour la Dédicace d’une église dans le cours sur les sacrements/sacramentaux ; travail en classe sur l’anaphore de saint Jacques et continuation de notre lecture sacramentelle de l’évangile de Jean avec le père Blanchard. Le travail ne manque donc pas en cette fin de semestre, et ce sans compter quelques lectures éparses sur la théologie anamnétique de l’eucharistique en vue de mon mémoire.

Côté liturgie, j’en ai profité pour célébrer, lundi dernier, la Nativité avec la communauté russe catholique avec le père Michel. Ça donne un tout autre regard sur cette si belle solennité, particulièrement en raison des textes bibliques proclamés.

Père abbé m’a fait connaître la date des funérailles de dom André ; bonne célébration à tous et toutes mes sympathies aux frères de Rougemont.

En Celui qui se fait proche de nous

Ad maiorem dei gloriam  

C’est quasiment jour de printemps, ici, à Paris ! Le soleil est au rendez-vous, le ciel est d’un bleu azur, le vent est chaud et la température tourne autour de 11^oc ; tout ceci contribue à la joie manifestée, et à la laquelle nous sommes tous invités, en ce dimanche Gaudete. Oui, vraiment, soyez dans la joie, car le Seigneur vient !

Comme il m’arrive assez souvent, je suis allé célébrer l’eucharistie avec la petite communauté russe catholique (de rite byzantin) qui se trouve à deux pas de l’Abbaye. Je vous rappelle que l’église russe catholique suit toujours le calendrier Julien, et qu’à cet effet, tous les cycles liturgiques ainsi que les grandes fêtes sont décalés. Par conséquent, ce dimanche est le 28^e après la Pentecôte et non le 3^e dimanche de l’Avent. Pour cette occasion, nous avons fait mémoire du prophète Sophonie. En fait, durant les dimanches qui précèdent Noël (ce que les Orientaux appellent communément « le jeûne de Noël ), le rite byzantin commémore plusieurs prophètes de l’AT qui ont annoncé la venue du Sauveur. Le mois de décembre est particulièrement marqué par ces mémoires : le 1^e par Nahum, le 2^e par Habacuc et le 3^e par Sophonie. Ce qui ne m’a pas empêché d’aller par la suite à l’église d’Auteuil célébrer le 3^e dimanche de l’Avent…Pour la communauté russe, les Vigiles de Noël auront lieu le dimanche 6 janvier, jour de l’Épiphanie dans l’église romaine. Comme je serai de retour à Paris, je pourrai participer à la fois aux Vigiles et aux célébrations de Noël, le lundi suivant. Deo gratias !!!

Mine de rien, je me dirige lentement mais sûrement vers la fin de ma 1^ère année à l’ISL. Après les vacances de Noël, il ne restera plus que deux petites semaines de cours, lesquelles seront suivies du colloque semestriel de l’institut. Le colloque de cette année portera sur l’euchologie. Pour avoir vu le programme, je peux vous assurer que ce colloque risque d’être fort intéressant. Quoi qu’il en soit, je peux dire que ce semestre, je suis vraiment entré de plein fouet dans la liturgie. Avec les lectures, les travaux et le mémoire, j’ai les deux pieds dedans…

Le cours sur « L’eucharistie dans l’évangile de Jean » est très stimulant. Le père Blanchard est un exégète vraiment remarquable (bien que ce ne soit pas l’avis de tous les étudiants…on aime ou on n’aime pas vous savez!!). Son cours a pour objectif de restituer la thèse d’Oscar Cullmann sur le sujet, tout en critiquant sa méthode. Je dis bien restituer la thèse (celle des sacrements dans le 4^e évangile), car d’un point de vue méthodologique, Blanchard pulvérise littéralement son approche exégétique. Il lui reproche d’une part d’être trop systématique, n’ayant qu’une seule clé d’interprétation autour de laquelle les textes sont convoqués. En effet, Cullmann, fait preuve d’une méthode fragmentaire qui est de l’ordre du mot (il voit systématiquement dans le mot eau (Jn 3,5), une allusion au baptême et dans le mot corps (vendeurs du temple), l’eucharistie). Blanchard lui reproche également de ne pas prendre en compte la structure narrative et rhétorique de l’évangile. Ceci dit, il reprend à nouveau frais les grands récits et discours johanniques (Cana, Nicodème, vendeurs du temple, discours sur le pain de vie et le lavement des pieds en Jn 13). Il nous a bien montré, au regard de l’exégèse narrative, que la 1^ère partie du pain de vie n’a absolument rien à voir avec l’eucharistie tout comme la 1^ère partie du lavement des pieds n’a aucun rapport avec le service mutuel et fraternel (se laver les pieds les uns les autres). Il nous apprend à lire les textes et éviter les raccourcis…

Comme cette chronique est la dernière avant mon retour dans la Belle Province, je vous souhaite une belle semaine. Mais en vérité, je ne suis pas assuré de vous revoir (du moins avec ce corps terrestre) puisque la fin du monde est prévue…justement pour le jour de mon retour en sol québécois ! Sans vous rendre tous jaloux, je vous fais remarquer qu’il sera beaucoup plus facile au Seigneur de me prendre avec lui dans sa gloire, car je serai déjà, à bord de l’avion, dans les nuées célestes, entre ciel et terre. Il ne me restera qu’à attendre le son des trompettes…

En Celui qui viendra nous prendre avec lui dans la gloire,

Ad maiorem dei gloriam  

D’abord un mot concernant le colloque sur les cathédrales dans la ville. Je dirais qu’à l’instar de ce genre de session, certaines conférences sont très éclairantes par rapport au sujet traité (charge épiscopale, espace liturgique, urbanisme, sens et positionnement d’un cathédrale) alors que d’autres sont beaucoup plus obscurs, voire simplement ennuyeuses…Dans l’ensemble ce fut un colloque fort intéressant. Malheureusement, j’ai dû quitter avant la fin de la journée, incommodé par un rhume. La multitude de microbes qui se trouve actuellement dans ma gorge et mes sinus n’est pas sans lien avec la promenade en bateau-mouche de jeudi soir dernier…Il est vrai qu’à partir de la Seine, Paris se dévoile sous un jour différent. Certes. Mais en plein mois de juillet et non à la fin du mois de novembre…Ça se passe de commentaires.

Ce sera donc pour moi une entrée en Avent enrhumée, mais toutefois bien vivante !

En espérant poursuivre cet après-midi mes lectures sur les prières eucharistiques en vue de ma validation.

Je souhaite à chacun de vous un bon et saint temps de l’Avent !

En Celui qui reviendra nous prendre dans la nuée lumineuse

Ad maiorem dei gloriam    

Rien de vraiment particulier à signaler cette semaine au niveau des cours à l’ISL. Je continue à étudier de près l’Ordo missae de 1570 en repassant mes notes de cours, Missel en main il va sans dire….Heureusement, mon latin n’est pas très loin, tout caché qu’il était quelque part au fond d’un tiroir…Je visionne également sur Youtube quelques messes tridentines dont une de 1941 à Chicago pour le jour de Pâque et une autre célébrée cette fois à Nicolas du Chardonnet, à Paris, en 1990, par Mgr Lefèvre et les membres de la Fraternité. Ça permet de situer les choses et de constater la différence « d’éthos » entre les deux rites sans parler de la théologie (eucharistique et sacerdotale) qui s’en dégage (marquée à la fois par la dimension sacrificielle et pénitentielle de la polémique antiprotestante). Le problème de ce rite pour l’aujourd’hui des communautés chrétiennes, est précisément de faire coïncider la « messe du prêtre » avec celle des fidèles. Ça ne semble pas faire problème en tout cas pour ceux qui y participent… 

Ce qui est également déplorable, c’est d’entendre les commentaires autour du rite extraordinaire : messe de toujours et même (là il faut le faire !), messe des apôtres ! Sur ce point, les intégristes sont tout simplement anhistoriques et remplis de mauvaise foi ; une théologie (et surtout une ecclésiologie) pervertie me semble-t-il. Je consulte également des sites « intégristes » afin de mieux connaître les bases sur lesquels ils s’appuient d’un point de vue théologique. La France (et l’Europe) constitue à cet effet une mine d’or comparativement au Québec où nous sommes, à vrai dire, peu sensibles à ces questions (ce qui n’est pas le cas des USA !). Il existe bel et bien des endroits où l’on peut assister à la messe dans le rite extraordinaire, mais ce n’est pas monnaie courante. À la paroisse St-François d’Assise par exemple où – dixit ma mère – un jeune prêtre s’est pointé un jour en disant aux paroissiens que la messe du soir serait désormais célébrée selon la vénérable tradition de l’Église : une messe de toujours quoi ! Il semblerait que ce soit sur la demande expresse des paroissiens. Cherchez-donc à savoir ?? Ce qui n’a pas empêché ma mère d’être quelque peu scandalisée. 

Bref, l’étude de l’Ordo est quasi indispensable au regard d’un cours sur l’histoire et la théologie de l’eucharistie. F. Patrick prendra prochainement le relais en nous montrant les déplacements théologique et ecclésiologiques (mais aussi la continuité, il ne faut pas l’oublier) entre Trente et la rénovation liturgique de Vatican II.

Quant à mes validations, j’ai rédigé la dernière page de mon travail sur l’initiation chrétienne cette semaine. J’ai également lu l’article de Chauvet et finalisé ma présentation orale.

Débat de société autour du mariage pour tous et élection à l’UMP font partie des nouvelles du jour. D’autant plus qu’il semble que Copé est remporté la victoire par seulement 98 votes. Je ne sais pas ce qu’en pense f. Emmanuel ; peut-être souhaite-t-il le retour de « Sarkoko » comme plusieurs Français ?? J'écris évidemment cela pour polémiquer un peu avec lui, ça me manque tellement vous savez...

Des nouvelles plus sérieuse me proviennent du Mont-des-Cats. F. Denis m’a laissé entendre que f. Jean-Paul s’achemine tranquillement mais sûrement vers la maison du Père. Il semble être aux prises avec un cancer des os qui le fait terriblement souffrir, la greffe qu’il a reçue n’ayant visiblement pas « prise ». Il a insisté auprès de f. Denis pour que je m’y rende, mais ce n’est pas dans mes plans immédiats. Je lui ai dit de patienter un peu avant de trépasser ; mon intention est d’aller le voir à mon retour des vacances de Noël. C’est vraiment la seule solution envisageable pour moi compte tenu de mon horaire.

À partir de jeudi soir, je serai à Soligny. Retrouver une communauté cistercienne pour fêter le Christ-Roi, ça c’est le paradis. Je n’ajouterai rien à ce que je viens de dire, il suffit de lire entre les lignes…

En Celui dont la Parole est vérité,

Ad maiorem dei gloriam