Oui, le titre de cette chronique peut paraître surprenant, j'en conviens. Pourtant, - et les vénérables anciens de ma communauté s'en souviendront -, c'est bien l'appellation qui jadis était attribuée aux dimanches après la Pentecôte (sans parler de l'octave qui suivait immédiatement la Cinquantaine et qui a été supprimée). Les apports de la rénovation liturgique post-conciliaire ne sont certainement pas à remettre en question; c'est une évidence pour tout le monde...enfin pour la majorité. Je considère cependant que sur ce point, l'appellation de ces dimanches (et surtout la traduction française) fait défaut. À mon sens, "Dimanche du Temps Ordinaire" nous donne une impression de monotonie, voire de platitude. Ce n'est qu'un dimanche ordinaire après tout...Je reconnais l'idée de vouloir "démarquer" ces dimanches de ceux des grands cycles liturgiques de l'année; il n'en demeure pas moins que l'expression n'est pas des plus heureuses. "Dominica post Pentecostes" avait l'avantage de mettre les autres dimanches en relation étroite avec le grand cycle liturgique de Pâques, celui autour duquel toute l'année liturgique s'articule. "Sunday of Ordinary Time" ne fait que reprendre la traduction française...en anglais. La formule latine "Dominica per annum" est déjà beaucoup mieux. Je ne sais pas ce qu'il en est dans les autres langues. Père abbé serait probablement en mesure de m'éclairer à ce sujet...Toujours est-il qu'ici, en France, c'est aujourd'hui le "Lundi de la Pentecôte"...et c'est donc férié...donc pas de cours...wouppi!
Trève de jérémiades et mine de rien, j'en suis maintenant à ma 44e chronique depuis mon arrivée à Paris. Je dois avouer que je n'ai pas vu le temps passé avec tous ces cours, conférences et dissertations. À partir de ce jour, il ne reste plus que 3 petites semaines de cours sans compter les journées d'études dispersées ici et là dans le calendrier scolaire. Au-delà des classes, les lectures obligatoires pour ma dissertation sont très exigeantes et surtout abondantes d'autant plus que j'ai à nouveau enrichi de quelques ouvrages et articles la bibliographie de mon Master 1 (première dissertation du mémoire). J'ai désormais assez de matière pour en entreprendre la rédaction cet été, à mon retour au Val Notre-Dame. Ce qui explique du coup que mes chroniques se font un peu plus rares que précédemment. Et puisque la dernière date déjà du 21 mai, je récapitulerai ici en bref les traits saillants de la semaine écoulée.
Comme prévu, le père Holzer nous entretien sur la théologie trinitaire de saint Thomas d'Aquin: incompréhensibilité de Dieu, analogie, procession, relation subsistante (relation qui dans la philosophie d'Aristote est purement accidentelle) et personne sont les thématiques abordées au cours du séminaire. Le dernier cours du semestre portera sur la question du filioque, et je l'espère, sur les théologies trinitaires de Baltahsar et Rahner.
Mardi soir, et en solidarité avec les étudiants de chez nous, je participe à une manifestation organisée par des Associations étudiantes françaises, place St-Michel, à deux pas de Notre-Dame. J'ai le plaisir (et l'heureuse surprise) d'y rencontrer un de mes anciens professeurs de philosophie au collège Limoilou, toujours très engagé au plan politique et social ainsi que Lise Beaudoin, députée péquiste de Rosemont. Manifestation sans casseroles ni trompettes qui se déroule dans le calme, malgré les 300 manifestants présents dont plusieurs Québécois de passage à Paris venus soutenir le mouvement estudiantin. Mon slogan préféré? "Charest, dehors. On va t'rouver une job dans l'Nord". J'avoue qu'en plus de la rime, j'ai un faible pour ce slogan...
Les cours à l'ISL ont repris de plus belle mercredi, jeudi et vendredi. Rien de particulier à signaler à l'exception du cours de Martin Stuflesser (professeur à Munster) sur la figure de l'évêque au sein de l'ensemble des ministères. Il expose et étoffe son propos à partir de la prière d'ordination épiscopale telle qu'on la retrouve dans le Rituel. Au-delà de l'enseignement et du gouvernement, Martin nous fait bien percevoir que la charge première de l'évêque est d'ordre liturgique; il suffit de lire le Rituel pour s'en convaincre. Fort intéressante comme perspective, et le tout animé avec des projections à partir de Powerpoint. Très anglo-saxone comme pédagogie!
La fin de semaine (je persiste à utiliser l'expression et non celle de "weekend" malgré les remarques récurrentes et injustifiées des Français) s'avère plutôt calme: lecture, recherche en bibliothèque, conversation téléphonique avec P. Abbé qui me partage les dernières nouvelles.
Avec la température estivale qui se fait de plus en plus chaude, je profite du jardin de l'Abbaye avec joie et allégresse pour y faire mes lectures, cherchant désespérement un peu d'ombre sous les grands sapins qui s'élèvent vers le ciel bleu parisien.
Voilà pour les nouvelles à Ste-Marie.
Bonne semaine "ordinaire" à chacun de vous,
En Celui qui est notre Père,
Ad maiorem dei gloriam