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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 06:56

Oui, le titre de cette chronique peut paraître surprenant, j'en conviens. Pourtant, - et les vénérables anciens de ma communauté s'en souviendront -, c'est bien l'appellation qui jadis était attribuée aux dimanches après la Pentecôte (sans parler de l'octave qui suivait immédiatement la Cinquantaine et qui a été supprimée). Les apports de la rénovation liturgique post-conciliaire ne sont certainement pas à remettre en question; c'est une évidence pour tout le monde...enfin pour la majorité. Je considère cependant que sur ce point, l'appellation de ces dimanches (et surtout la traduction française) fait défaut. À mon sens, "Dimanche du Temps Ordinaire" nous donne une impression de monotonie, voire de platitude. Ce n'est qu'un dimanche ordinaire après tout...Je reconnais l'idée de vouloir "démarquer" ces dimanches de ceux des grands cycles liturgiques de l'année; il n'en demeure pas moins que l'expression n'est pas des plus heureuses. "Dominica post Pentecostes" avait l'avantage de mettre les autres dimanches en relation étroite avec le grand cycle liturgique de Pâques, celui autour duquel toute l'année liturgique s'articule. "Sunday of Ordinary Time" ne fait que reprendre la traduction française...en anglais. La formule latine "Dominica per annum" est déjà beaucoup mieux. Je ne sais pas ce qu'il en est dans les autres langues. Père abbé serait probablement en mesure de m'éclairer à ce sujet...Toujours est-il qu'ici, en France, c'est aujourd'hui le "Lundi de la Pentecôte"...et c'est donc férié...donc pas de cours...wouppi!  

Trève de jérémiades et mine de rien, j'en suis maintenant à ma 44e chronique depuis mon arrivée à Paris. Je dois avouer que je n'ai pas vu le temps passé avec tous ces cours, conférences et dissertations. À partir de ce jour, il ne reste plus que 3 petites semaines de cours sans compter les journées d'études dispersées ici et là dans le calendrier scolaire. Au-delà des classes, les lectures obligatoires pour ma dissertation sont très exigeantes et surtout abondantes d'autant plus que j'ai à nouveau enrichi de quelques ouvrages et articles la bibliographie de mon Master 1 (première dissertation du mémoire). J'ai désormais assez de matière pour en entreprendre la rédaction cet été, à mon retour au Val Notre-Dame. Ce qui explique du coup que mes chroniques se font un peu plus rares que précédemment. Et puisque la dernière date déjà du 21 mai, je récapitulerai ici en bref les traits saillants de la semaine écoulée.

Comme prévu, le père Holzer nous entretien sur la théologie trinitaire de saint Thomas d'Aquin: incompréhensibilité de Dieu, analogie, procession, relation subsistante (relation qui dans la philosophie d'Aristote est purement accidentelle) et personne sont les thématiques abordées au cours du séminaire. Le dernier cours du semestre portera sur la question du filioque, et je l'espère, sur les théologies trinitaires de Baltahsar et Rahner.

Mardi soir, et en solidarité avec les étudiants de chez nous, je participe à une manifestation organisée par des Associations étudiantes françaises, place St-Michel, à deux pas de Notre-Dame. J'ai le plaisir (et l'heureuse surprise) d'y rencontrer un de mes anciens professeurs de philosophie au collège Limoilou, toujours très engagé au plan politique et social ainsi que Lise Beaudoin, députée péquiste de Rosemont. Manifestation sans casseroles ni trompettes qui se déroule dans le calme, malgré les 300 manifestants présents dont plusieurs Québécois de passage à Paris venus soutenir le mouvement estudiantin. Mon slogan préféré? "Charest, dehors. On va t'rouver une job dans l'Nord". J'avoue qu'en plus de la rime, j'ai un faible pour ce slogan...

Les cours à l'ISL ont repris de plus belle mercredi, jeudi et vendredi. Rien de particulier à signaler à l'exception du cours de Martin Stuflesser (professeur à Munster) sur la figure de l'évêque au sein de l'ensemble des ministères. Il expose et étoffe son propos à partir de la prière d'ordination épiscopale telle qu'on la retrouve dans le Rituel. Au-delà de l'enseignement et du gouvernement, Martin nous fait bien percevoir que la charge première de l'évêque est d'ordre liturgique; il suffit de lire le Rituel pour s'en convaincre. Fort intéressante comme perspective, et le tout animé avec des projections à partir de Powerpoint. Très anglo-saxone comme pédagogie!

La fin de semaine (je persiste à utiliser l'expression et non celle de "weekend" malgré les remarques récurrentes et injustifiées des Français) s'avère plutôt calme: lecture, recherche en bibliothèque, conversation téléphonique avec P. Abbé qui me partage les dernières nouvelles.

Avec la température estivale qui se fait de plus en plus chaude, je profite du jardin de l'Abbaye avec joie et allégresse pour y faire mes lectures, cherchant désespérement un peu d'ombre sous les grands sapins qui s'élèvent vers le ciel bleu parisien.

Voilà pour les nouvelles à Ste-Marie.

Bonne semaine "ordinaire" à chacun de vous,

 

En Celui qui est notre Père,

Ad maiorem dei gloriam

    

      

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 18:14

Mon séjour à Bellefontaine débute par un arrêt à Notre-Dame de Paris question de célébrer en grand l’eucharistie de l’Ascension ainsi que le sacrement de réconciliation: messe grégorienne au grand autel (et préface en latin) avec le chœur de la Cathédrale de Notre-Dame dirigé par Sylvain Dieudonné, professeur de chant grégorien à l’ISL pour les étudiants qui préparent le Certificat en Musique Liturgique. Ha! Comme c’est beau et exaltant le chant grégorien…lorsqu’il est bien exécuté…Surtout ne vous inquiétez pas; je ne suis devenu ni traditionnaliste ni conservateur (que Dieu m’en garde); il suffit seulement d’apprécier au bon moment les belles choses qui parfois nous sont données à entendre… Après un voyage de train sous la pluie de la Loire, f. Arthur - comme à l’habitude - m’attend à la gare de Cholet. Nous arrivons à la maison-mère un peu avant l’heure des 2e Vêpres de l’Ascension. Dom Jean-Marc, ayant entendu le « carrosse » se stationner sous la fenêtre de l’abbatial, vient alors me saluer. En soirée, f. Saturnin, de notre maison sœur du Koukoubou, nous présente des photos et des courts extraits vidéo de la visite effectuée par le pape Benoît XVI au Bénin en novembre dernier. Plusieurs religieux et religieuses représentant diverses communautés béninoises étaient présents dont nos sœurs de l’Étoile Notre-Dame, fondation de Notre-Dame des Gardes. Dès le lendemain matin, je me mets au travail : lecture du mémoire du père immédiat sur la langue et la distribution des psaumes dans l’Ordre après la réforme liturgique de Vatican II. Je recueille alors toutes les informations (dont sa bibliographie) dont j’ai besoin pour mon propre mémoire; ma lecture me permet également de prendre connaissance des principes et orientations qui ont présidé à la distribution du schéma « B » élaboré à l’époque par P. Chrysogonus (Gethsémani), schéma que nous utilisons toujours au Val Notre-Dame, non sans y avoir apporté quelques modifications…En scrutant attentivement les deux autres schémas, je m’aperçois que la plupart des communautés qui les ont adoptés en ont modifié quelque peu, eux aussi, la distribution; c’est notamment le cas de Bellefontaine et Cîteaux à l’égard du schéma « A ». J’en profite aussi pour lire des parties de quelques bulletins de la Commission de liturgie de l’Ordre, présidée à l’époque par Dom Emmanuel Coutant. Je fouine enfin dans la bibliothèque de l’abbaye à la recherche de « perles rares »…et je découvre des articles très intéressants dans Question liturgiques et Ephemerides liturgicae (les semaines liturgiques de St-Serge) que je m’empresse de photocopier ainsi que deux ouvrages de André Rose sur les psaumes; ces derniers n’étant disponibles ni à l’ICP ni à Ste-Marie, je demande à P. Étienne si je peux les emprunter et les rendre ensuite cet été à Dom Jean-Marc lors de la visite régulière. Après hésitation, il acquiesce finalement à ma requête en me laissant entendre que « les livres sont faits pour être lus ». Ce à quoi je suis entièrement d’avis! À vrai dire, ces livres sont d’une extrême pertinence au regard de mon sujet de mémoire; Deo gratias! En fin d’après-midi, les frères m’invitent à une seconde présentation vidéo dans la salle du chapitre, présentation animée cette fois par le f. Serge Grandais (auteur d’un ouvrage sur l’histoire de Bellefontaine que nous avons déjà lu au réfectoire) et qui porte sur son voyage en Russie à titre de pèlerin itinérant. Je décline malheureusement l’invitation donnant la priorité à mes lectures. Samedi et avec l’aide de f. Philippe et de sa grande générosité, j’ai la chance de pouvoir consulter des antiphonaires, bréviaires et psautiers cisterciens datant du XVIe au XXe siècle. Je peux enfin mettre la main sur l’antiphonaire de 1545 ainsi que sur le bréviaire de 1665, donc d’après la réforme de Dom Claude Vaussin. En fait, ma recherche ne m’apprend rien de plus que ce que je pressentais déjà : les psaumes de la Pentecôte demeure les mêmes, de l’antiphonaire de 1545 au bréviaire de Westmalle de 1951 (12 psaumes pour les Vigiles, psaumes du dimanche pour les Vêpres et ceux du commun des apôtres et des confesseurs pour les Laudes). Cette continuité dans la distribution des psaumes lors des jours de fêtes me permet de légitimer toutefois ma source principale, c’est-à-dire celle avec laquelle je désire travailler : le bréviaire de 1951. En effet, c’est beaucoup plus facile d’y lire les textes que dans celui de 1665 ou 1762. En y repensant, je me félicite d’avoir suivi des cours de latin lors de mes études en philosophie avant mon entrée au monastère! Je regrette par contre de me pas avoir appris l’allemand; plusieurs articles parus sur les psaumes (et sur la liturgie en général) sont malheureusement en allemand. Je dois donc les éliminer systématiquement de ma bibliographie… Après l’eucharistie de ce matin, je prends le déjeuner avec la communauté et je saute dans le train pour Paris, gare Montparnasse. Je vous fais donc parvenir cette chronique à bord du train. Je dois dire que je n’ai jamais passé un aussi désagréable voyage que celui-ci : le train fait des zigzags incessants qui me donne le mal de mer…euh de train…J’ai le tourniquet et des maux (peut-être des « mots ») de tête…C’est sûrement le fait d’écrire en train…Je ne suis pas habitué. Heureusement, je vois le soleil qui se pointe sur la ville lumière. Dans ma consolation, la température passe de 11c à Cholet à 23c à Paris. Vive la chaleur du printemps!

 

En Celui qui est notre Soleil de Justice,

Ad maiorem dei gloriam

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 16:11

D'abord, pour ceux qui seraient intéressés par les conférences données lors du colloque de janvier dernier intitulé : "Louange et adoration", sachez que vous pouvez les trouver (et les lire!) dans le dernier numéro de La Maison-Dieu. Je vous invite au moins à jeter un oeil sur celle du directeur de l'ISL, Jean-Louis Souletie, qui est à mon avis une des plus remarquables de par son approche christologique.  

Tel que je l'ai mentionné dans ma dernière chronique, la fin de semaine fut fort chargée pour moi. Organisée par l'Institut d'Études Médiévales, la journée d'études de vendredi dernier était consacrée à la liturgie et plus particulièrement aux sources liturgiques. Les conférences ont porté essentiellement sur le rapport existant entre la liturgie et la pensée théologique et les mentalités religieuses du Moyen Âge, mais surtout celles de la période carolingienne, marquée par les tentatives de romanisation de la liturgie dans les pays francs et germaniques. 

Martin Klockener, professeur de liturgie à Fribourg, nous a d'abord introduit à quelques sources liturgiques dont des Ordo, des calendriers et à des types de sources liturgiques caractéristiques des églises de l'époque (sacramentaires, Ordo, graduels, lectionnaires, évangéliaires). Il a ensuite montré brillament en quoi elles étaient le miroir de la pensée liturgique, de la mentalité et de la piété populaire de l'époque carolingienne. 

F. Isaïa a ensuite mis en lumière les transformations de l'Ordo romanus primus opérées par la liturgie gallicane peu de temps après la réforme carolingienne (romanisation de la liturgie) et sa réception dans les pays de l'empire. En fait, les rites romains (constitués a priori pour la liturgie papale du Latran) furent transformés de manière à ce qu'ils puissent être appliqués aux églises épiscopales et monastiques de Gaule. On voit aussi apparaître dans les formulaires gallicans une amplification de l'euchologie, une multiplication des gestes liturgiques (dont le signe de la croix) ainsi qu'une cléricalisation de l'eucharistie. La rencontre entre liturgie, culture et mentalité religieuse ne pouvait être mieux illustrée. 

De l'Université de Notre-Dame, en Indiana, le professeur Michael Driscoll, ancien étudiant de l'ISL, avait intitulé sa conférence: "Comment prier? L'euchologie dans les sacramentaires romains et romano-francs". Dans un français impeccable, il a su faire ressortir l'influence qu'a exercé la spiritualité pénitentielle monastique irlandaise sur l'euchologie et les formulaires de la messe dont les prières pénitentielles consécratoires pour les mains du prêtre sont des exemples types. 

Dans l'après-midi, Hélène Bricout, professeur d'histoire de la liturgie et de théologie sacramentaire à l'ISL, a donné un exposé sur l'apport d'Amalaire de Metz aux commentaires liturgiques du IXe siècle. La particularité des commentaires amalairiens est qu'ils sont basés sur l'allégorie; au lieu d'appliquer celle-ci aux Écritures comme le veut la tradition exégétique, Amalaire l'applique aux rites liturgiques, ce qui lui permet d'expliquer aux fidèles (qui ne comprennaient d'ailleurs plus vraiment l'eucharistie) ce qui demeure "caché" derrière les rites liturgiques. Je dois avouer que pour goûter à toute la richesse de ses commentaires, il faut être friand d'allégorie ou lecteur aguérri d'Origène...ce qui n'est pas mon cas...

Enfin, f. Christophe, moine de St-Wandrille, a présenté la procession anglo-normande des Rameaux comme une "mise en scène" de la théologie eucharistique de Lanfranc au tournant du XIe siècle. Pour ce faire, il a restitué la procession dans le contexte des débats eucharistiques sur la présence réelle (voire plutôt matérielle) entre Bérenger de Tours et Lanfranc. 

Bref, ce fut une journée qui a permis d'élargir et d'éclairer une partie de l'histoire de la liturgie (non moins importante) qui est celle du Moyen Âge.

Samedi matin, les étudiants de l'ISL se sont retrouvés à l'ICP pour une session de liturgie orientale avec f. Isaïa. La journée a débuté par un exposé magistral sur l'origine, la formation et l'histoire de la tradition liturgique byzantine avec ses 5 patriarchats primitifs (Jérusalem, Antioche, Alexandrie, Constantinople et Rome). Il nous a aussi présenté les 2 cycles liturgiques byzantins, l'hymnographie, la théologie relative à l'iconostase, le cycle pascal (Pentikostarion) et sa mystagogie. Après le déjeûner, nous nous sommes tous dirigés vers le 16e pour une visite de la communauté catholique russe de la "Sainte Trinité" (tout juste à côté de Ste-Marie) puis celle de "Saint Jean le théologien" à Meudon, en banlieu de Paris. Ce qui est intéressant avec la liturgie de cette communauté orthodoxe russe (Meudon), c'est qu'elle est chantée en français sur des tons byzantins. Pour avoir assisté à quelques reprises à la liturgie byzantine, je dois dire que c'est fort agréable de comprendre ce que l'on chante! Car lorsque je participe à la divine liturgie à la "Sainte Trinité", mon slavon est si rudimentaire que je ne saisi au vol que les "Kyrie eleison"...À la fin de la célébration des matines et des laudes, qui sont toujours devancées le soir et auxquelles la majorité des étudiants ont participé malgré la durée (2 heures), le prêtre nous rappelle que, bien que nous ne pouvons partager la même coupe eucharistique, la liturgie des heures a l'avantage de pouvoir nous rassembler dans l'unité en invoquant le même Christ et Seigneur.

Pour clore cette fin de semaine, nous avions tous rendez-vous à l'église St-Julien-le-pauvre où nous attendait le père Charbel, prêtre libanais catholique de rite melkite. Après nous avoir fait un panorama historique de la tradition melkite et de l'église St-Julien, laquelle est déjà mentionnée dans un écrit de Grégoire de Tours datant de la fin du VIe siècle, nous avons célébrés tous ensemble la divine liturgie et bien entendu communiés avec tous les paroissiens présents. Les prêtres de l'ISL qui le désiraient avaient même la possibilité de concélébrer. Quatre d'entre eux se sont proposés: f. Christophe (Canadien), Sébastien (Indien), f. Joseph, op, (Vietnamien) et Bouciar (africain). À quoi il faut ajouter un prêtre maronite...Concélébration multiculturelle quoi!

Voilà ce qui a constitué le contenu, très vivant, notre session de liturgie orientale, cuvée 2012.        

À partir de l'Ascension, je me rendrai à Bellefontaine pour "fouiller" dans les archives. Je suis à la recherche de bréviaires, psautiers et documents cisterciens en vue de mon mémoire. Je dois aussi à nouveau consulter le mémoire de Dom Jean-Marc.

Bonne semaine à tous,

 

En Celui qui est monté auprès du Père nous préparer une place,

Ad maiorem dei gloriam

        

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 11:30

Comme vous le savez, et par une très mince majorité (51,9%), Hollande est finalement sorti vainqueur des élections présidentielles de 2012. Le changement de présidence ne semble avoir affecté ni les frères ici à Ste-Marie ni les étudiants de l'ICP. Je n'ai entendu aucun mot à ce sujet ce matin...Signe que la chose était probablement assez prévisible, il me semble...

Notre professeur de théologie trinitaire, quant à lui, a préféré s'en remettre à "l'apophatisme" ainsi qu'à la distinction entre "theologia" et "economia" des Cappadociens (Grégoire et Basile) plutôt qu'aux médiévaux reportant par le fait même le cours de théologie médiévale à plus tard. Il nous a aussi présenté les divergences entre von Balthasar et saint Thomas au sujet du binôme procession/mission du Verbe. Disons en bref que pour Balthasar, la mission est intérieure à la procession (donc équivalence entre les deux termes) tandis que pour saintThomas la mission n'est que l'expression extériorisée de la procession (sans équivalence). En abordant la distinction classique cappadocienne entre théologie et économie, il était difficile de passer sous silence le rapport entre Trinité économique et Trinité immanente, et le débat entre Rahner et von Balthasar à ce sujet, Rahner allant jusqu'à accuser von Balthasar de "trithéiste" en raison des délibérations (en partie scriptutaires) qu'il introduit dans la Trinité immanente. Bref, des débats fort passionants...pour un étudiant épris de théologie trinitaire, je dois l'admettre.

Un nouveau professeur (invité) fera son apparition dans les classes de l'ISL cette semaine; il s'agit de Martin Stuflesser, prêtre, docteur et professeur en liturgie et théologie sacramentaire à Wurzburg en Allemagne. Né en 1970, allemand d'origine, il a aussi enseigné dans d'autres universités allemandes ainsi qu'au Boston College; il est également le secrétaire de la Societas Liturgica. Étant donné que très peu d'étudiants parlent et comprennnent l'allemand (5 ou 6 étudiants en tout) ses cours seront dispensés en anglais, ce qui me convient tout à fait! Malheureusement, ce n'est pas le cas de tous les étudiants. Bon, ils devront faire avec comme on dit...Martin interviendra deux fois dans le cours de f. Patrick sur les ministères ainsi que dans celui de f. François sur la parole de Dieu proclamée.

Cette semaine sera donc très chargée. En plus des cours de l'ISL, les étudiants participeront aussi à une journée complète de conférence sur la liturgie médiévale (11 mai). Puis en fin de semaine, nous avons une session de deux jours sur la liturgie orientale organisée et animée par f. Isaïa (12-13 mai). Nous serons donc tous bien occupés.

Voilà pour les nouvelles estudiantines et parisiennes de votre humble serviteur.

 

En Celui qui nous introduit dans le sein du Père par l'Esprit,

Ad maiorem dei gloriam

 

       

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 16:54

Bonne fête des saints apôtres Philippe et Jacques à chacun d'entre vous. Ici, les cours (et la seconde partie du semestre) ont repris de plus belle. Dans le cours sur la liturgie comme source de vie chrétienne, le père Reichert a poursuivit sur le lien existant entre liturgie et catéchèse. Il a rappelé, à juste titre, qu'il ne faut pas aborder la liturgie UNIQUEMENT comme un "locus" de ritualité, mais comme un lieu pour la foi et un lieu doctrinal dans la mesure où la liturgie souhaite, de par ses rites, ses symboles et ses sacrements, établir (au sens fort du terme) les personnes dans la vie de foi chrétienne. C'est d'ailleurs dans la perspective de mettre les catéchumènes en relation avec le Christ ressuscité qu'a été conçu le programme du catéchuménat des adultes. De ce point de vue, il serait intéressant (j'espère avoir le temps de le faire à mon retour), de mettre en parallèle les étapes du catéchuménat pour les adultes et le parcours de formation initiale de vie monastique, l'objectif de ce dernier étant que le Christ soit formé dans les frères ainsi que le laisse entendre nos Constitutions. 

Le panel sur "Les sacrements dans le débat oeucuménique" est également fort intéressant. Cet après-midi, nous avons discuté du ministère ordonné dans chacune des confessions. Outre le point de vue luthérien (entièrement différent de par son ecclésiologie), le point d'achoppement le plus manifeste concerne l'ordination des femmes. À cet égard, il est clair pour ma part que les modèles ecclésiologiques et les paradigmes théologiques sont aux antipodes les uns par rapport aux autres (la position orientale à ce sujet est, mutatis mutandis, la même que la nôtre). Par conséquent, chaque interlocuteur arrive rapidement à épuiser ses arguments (ou ses principes théologiques) sa réserve étant vide à la fin de la discussion. Et c'est normal puisque l'on se trouve en présence de schèmes de pensée complètement différents. Le débat n'est pas de convaincre, mais de s'écouter mutuellement...Un construit sa maison sur des rochers, l'autre sur du ciment ou du béton. La question n'est plus de savoir quelle est la meilleure construction et qui a raison (pourvu que l'on ne construise pas sur le sable)!! Pourtant, on a bien senti que la question de l'ordination des femmes venaient "chatouiller" les jeunes prêtres présents dans l'assemblée...Je n'en dis pas plus....

En fin d'après-midi cette fois, Elbatrina, dans son cours "Symbole, rite et récit de salut", nous a présenté le processus de narrativité chez Paul Ricoeur (...enfin pour ceux qui ne le connaissaient pas déjà...). Processus qui comprend trois phases : préfiguration, configuration et refiguration. Pour ma part, l'intérêt de cette présentation fut son application à la liturgie. De confession protestante, Ricoeur s'est évidemment contenté de l'appliquer aux Écritures et non à la liturgie. Je dois avouer que ce cours m'a ouvert d'autres horizons sur la liturgie par le biais d'une application que je n'avais jamais entrevue auparavant en lisant Ricoeur. 

Quelques mots sur les visiteurs à Ste-Marie. D'abord, un Montréalais (mais d'origine alsacienne) est de passge pour quelques jours à Paris. Établi depuis 30 ans à Montréal, Michel est un professeur émérite de philosophie à l'Université McGill; il est avec nous jusqu'à la semaine prochaine. Ça me permet de discuter en anglais avec lui, ce que j'apprécie bien d'ailleurs...Autre apparition pascale, le père abbé de Maredsous, Dom Luc Moes, est parmi nous pour quelques jours. Je n'ai pas osé lui demander s'il avait apporté de la bière de son abbaye...

Quand au débat entre Sarkoko et Hollande, j'ai trouvé que c'était un excellent somnifère, très efficace avant de sauter dans le lit...

Sur ces paroles édifiantes, je vous souhaite une bonne fin de semaine dans la paix du Christ. 

 

En Celui qui vit et règne dans les siècles auprès du Père des miséricordes,

Ad maiorem dei gloriam           

 

 

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 15:48

"Dieu crée de l'autre (altérité) que lui en raison de l'Autre qui est en lui". Cette formule lapidaire du père Holzer - sur laquelle je vous invite à méditer à l'approche de la Pentecôte - a retenti à plusieurs reprises ce matin dans le séminaire de théologie trinitiare. On pourrait certes la compléter - pour être encore plus précis - par : "et par l'Autre qui est en lui". C'est tout le sens de notre filiation dans le Fils unique du Père. Nous avons aussi passé une bonne partie de la matinée à explorer la théologie anténicéenne ainsi que celle des Cappadociens qui, à bon droit, se distingue de la première. La prochaine partie du cours sera consacrée à la théologie trinitaire médiévale de Guillaume de St-Thierry, de saint Anselme et (qui d'autre) de l'Aquinate.  

Mon retour sur Paris s'est fait tout en douceur, le soleil parisien aidant, et le vélo aussi que j'ai repris bien entendu. Avant de partir, nos soeurs m'ont invité à prendre le repas de vendredi soir avec elles; vin blanc régional, avocats, ratatouille, fromages et glaces étaient au rendez-vous. Inutile de vous dire que je ne me suis pas fait tordre le bras (comme on dit) pour accepter l'invitation! Ce fut fort sympathique. 

Le lendemain soir - et malgré le fait que j'avais déjà parlé longuement à la communauté la semaine d'avant -, elles m'ont demandé de présenter (et surtout de commenter!) la vidéo récapitulative de l'année 2011 de f. Bruno-Marie. Avec tout ça, elles m'ont retenu au chapitre jusqu'à 21h00. Que voulez-vous?? Notre vie est une vie donnée au Seigneur, n'est-ce pas?? Mais j'ai profité des deux derniers jours pour marcher dans (et sur) les collines du Vaucluse. Muni de mon iPod, mon livre de prière et d'un pique-nique, j'ai arpenté les magnifiques sentiers qui serpentent les collines autour du monastère. Ce fut deux journées de désert qui m'ont fait un grand bien spirituellement. J'ai toute l'énergie requise pour reprendre les cours à l'ISL.  

Comme vous le savez, on attribue souvent aux rues des arrondissements de Paris le nom de personnages célèbres tels que Descartes, De Gaule, saint Martin, Châteaubriand, etc., etc. Puis, on prend soin d'indiquer en bref sur les plaques ce qu'il a fait, son lieu et sa date de naissance. Sur l'avenue Mozart, tout juste à côté de Ste-Marie, c'est donc écrit : "Compositeur autrichien, 1756-1791". Or, depuis quelques jours, les Français s'amusent à apposer sur les plaques des rues de Paris l'autocollant suivant : "Impasse Nicolas Sarkozy, président de la République de 2007-2012". La dérision en dit long sur la politique française...Certes, ça m'amuse beaucoup, mais c'est aussi fort gênant lorsque l'on veut savoir sur quelle rue on se trouve...J'aimerais bien voir apparaître ce genre d'autocollant à Québec avec la double-face de Charest (en ajoutant bien sûr en dessous : R.I.P)! 

Trève de sarcasme, je reprend les études avec toute la gravité d'un bon étudiant. Cet après-midi (si j'ai le courage de retourner à l'ICP), j'irai mettre à nouveau le nez dans le mémoire de Dom Jean-Marc pour y faire une fouille en règle sur les divers schémas proposés par l'Ordre pour l'Opus dei après Vatican II. Sinon, je passerai en revue les bréviaires romains (du 13e au 20e siècle), ici, à la bibliothèque. Demain, 1e mai, c'est congé tout comme mardi prochain.  

En union de prière avec vous pour notre Réunion régionale. 

 

En Celui qui nous fait fils de Dieu en son Fils,

Ad maiorem dei gloriam 

   

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 08:34

Dimanche dernier, jour d’élection dans tout l’Hexagone; ce fut une journée plutôt mouvementée pour nos chères sœurs et les hôtes de passage à l’hôtellerie. L’agitation fut sans doute moins présente chez nous, exception faite de f. Emmanuel et de P. Abbé…Je vous laisse deviner pourquoi??? Et je vous fais la grâce de commenter le résultat du premier tour, surtout celui du parti de Le Pen…

Comme j’étais libre de tout devoir électoral et que les Lenoble avaient déjà voté par procuration, j’en ai profité pour me rendre avec eux sur le Mont Ventoux et contempler les splendides paysages de la Provence. Bien que  nous n’ayons pu nous accéder qu’à une partie du Mont (à moitié environ), ce fut vraiment une belle expérience : d’une beauté exceptionnelle, avec de la neige partout et du vent, du vent et encore du vent…

Dans l’après-midi, j’ai eu la chance de prendre le repas avec les frères et sœurs du STIM (Studium Inter-monastique), ces derniers étant à Aiguebelle pour 10 jours de formation. Plusieurs communautés étaient représentées : des Carmélites de Verdun, des frères et sœurs des Fraternités de Jérusalem, des frères de Cîteaux, de Tamié, du Mont-des-Cats (et de Maromby), des Bénédictines (de plusieurs Congrégations) ainsi que deux sœurs de Laval et une du Val d’Igny. C’est à cette occasion que j’ai appris, par un frère du Mont-des-Cats, que f. Jean-Paul avait eu un cancer. Heureusement, les traitements de chimiothérapie se sont avérés bénéfiques; il est rentré au monastère depuis déjà quelques semaines. Portons-le dans la prière.

Puisque la température s’y prêtait, j’en ai profité également pour visiter hier la ville d’Avignon, et bien entendu le palais des papes (là même où un cistercien, Jacques Fournier, mieux connu sous Benoît XII, a habité), le pont, la cathédrale, les musées, les remparts et tout le bazar. La ville d’Avignon est tout de même reconnue comme patrimoine de l’UNESCO!! Ça aussi ça pourrait sans doute faire l’objet d’un chapitre…Je vous fais seulement remarquer qu’en plus du pape (ce qui est déjà pas mal il est vrai), le palais pouvait abriter entre 500 et 600 personnes : barbiers, apothicaires, cuisiniers (avec des centaines de kilo de sangliers à passer à la casserole chaque jour!), jardiniers, trésoriers (il y avait 3 chambres seulement pour la trésorerie), herboristes, sans compter la Curie et le reste…Bref, un assez gros palais pontifical…

Au travers de mes visites, j’avance dans mes lectures, je profite du soleil de la Provence ainsi que du fromage blanc avec crème de marron (P. Abbé comprendra!!).

Deux sœurs cisterciennes de Boulaur (dont l’Abbesse) sont avec nous jusqu’à demain; elles connaissent bien nos frères de Rougemont bien entendu et sont très sympathiques. Elles attendent un nouveau Pain de Cîteaux…Message subtile au P. Abbé si j’ai bien compris…

Bon anniversaire à f. Jean-Marc qui entrera sous peu dans le groupe des octogénaires…Courage, il en reste moins à faire que ce que vous avez déjà parcouru!

 

En Celui qui s’est fait pour nous Pain de Vie,

Ad maiorem dei gloriam

  

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 10:28

Bien que la température soit des plus belles et le ciel d’un bleu azur, les cigales n’ont toujours pas commencé à répandre leur chant aux alentours du monastère. Sr. Samuel m’a rappelé que les petites bestioles sont encore sous la terre, et ce jusqu’à la fin juin. Elles sortent généralement de leur cachette autour de la Saint-Jean Baptiste (lui qui, selon les évangélistes, aimait bien se nourrir de ce genre d’insectes!). C’est donc pour ma part un rendez-vous manqué…Ce sera pour une prochaine fois. Tout comme les cerises d'ailleurs; les cerisiers sont en fleurs, mais les cerises introuvables...

Les deux sœurs de Bose qui étaient présentes lors de mon arrivée sont retournées dans leur communauté; Gabriel est également retourné pour Ars où il reprendra les cours dans son séminaire la semaine prochaine.

J’ai oublié de vous dire que la famille Lenoble - Philippe, Chantal et Nathanaël - est ici depuis dimanche dernier. M. Lenoble donne une session de grégorien à nos sœurs et en profite pour épurer les erreurs qui se sont infiltrées dans leur partition « cistercienne ». Vous aurez la chance de les rencontrer à nouveau cet été puisque que Philippe dispensera des ateliers de chant grégorien dans le cadre du 7e colloque annuel de l’Institut Grégorien du Canada, lequel aura lieu du 16 au 19 août prochain. Le couple en profitera donc pour faire un saut au Val Notre-Dame. Dans leur grande générosité, ils m’ont offert de visiter Sénanque et le village de Gordes avec eux. Nous avons donc passé la journée d’hier à parcourir cette magnifique abbaye du 12e siècle (1148). Depuis 1988, la vie monastique a repris; aujourd’hui 8 moines y vivent. Nous avons eu le droit à une visite guidée gratuite (c’est gratuit pour les religieux et M. Lenoble est diacre) des lieux : ancien dortoir, église abbatiale, cloître, chapitre, scriptorium avec cheminée, cours intérieure, champs de lavande, etc. Impossible de vous raconter en détails la beauté du site et celle l’abbaye; peut-être dans un chapitre à mon retour…Nous avons aussi pris le repas à l’hôtellerie. Grande fut ma surprise lorsque je me suis aperçu que le frère chargé du service au table était nul autre que f. Théophane de Rougemont! Dom Raphaël me l’avait dit, mais j’avais complètement oublié qu’il était à Sénanque…pour 3 ans. Ce fut dans l'ensemble une journée mémorable.     

Quant à Sr. Bénédicte, elle m’a proposé une visite à Avignon (palais des papes, etc.) et au Barroux. Ce sera probablement pour la semaine prochaine.

D’ici là, je continue mes lectures tout en rendant grâce de retrouver la vie cistercienne, la liturgie, la prière et le calme de ce merveilleux site qu’est Blauvac.

Je souhaite également un bon retour à notre P. Abbé; que le Seigneur vous garde tous dans sa joie et sa paix.

 

En Celui qui nous fait siéger avec lui dans les cieux

Ad maiorem dei gloriam       

     

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 16:41

Me voici à Blauvac depuis hier après-midi, dans cette belle région de la Provence où la lumière est plus pure et transparente que l'eau elle-même! Avant d'être accueilli par Sr. Bénédict à la gare de Carpentras, je l'ai d'abord été par le mistral à mon arrivée à Avignon, peu de temps avant de prendre le bus. Du vent, du vent et que du vent à en décorner les boeufs...enfin presque. Un vent à vous transpercer les os...Et comme les miens sont tout petits, j'avais hâte que le bus arrive. Puis de Carpentras à Blauvac, on met environ 30 minutes de voiture pour arriver au monastère. Jétais très heureux de retrouver notre soeur et vice-versa. Nous avons également pris au passage Gabriel, un séminariste chinois qui étudie présentement au Séminaire d'Ars et qui passe ses vacances scolaires - tout comme moi - au monastère. Après l'avoir salué, je lui ai demandé comment était la situation en Chine, du point de vue de l'Église et du régime, évidemment. Sur un ton visiblement triste, il m'a simplement dit : Mon évêque est actuellement en prison, le viciare général aussi et le diacre vient tout juste d'en sortir. Bon, j'aurais mieux fait de trouver une autre question...

Ici, je prends les repas avec Gabriel et Mgr Paul-Marie Guillaume, évêque émérite du diocèse de Saint-Dié, actuellement aumônier à Blauvac depuis déjà 6 ans. P. Abbé le connaît bien, cela va de soi, ainsi que Mgr Moreau. Mgr Guillaume s'absentera jusqu'à vendredi; il donnera une session d'Écritures saintes aux frères du Barroux. 

Je passe donc mes vacances dans un environnement pitoresque; je crois qu'avec Snowmass, Blauvac est un des plus beaux monastères que j'ai visité. 

Mes validations étant terminées - mais je ne les ai pas encore toutes passées -, j'en profite donc pour commencer la rédaction de mon projet de mémoire que je dois présenter oralement - en 10 minutes - à mon retour. Je fais aussi les lectures qui vont de pair : histoire du bréviaire, de la liturgies des heures, des articles de dictionnaire, PGLH, etc. et éventuellement des bréviaires (Pie V, franciscain, Pie X, etc.). Dans une prochaine chronique, je vous présenterai mon projet initial de dissertation ainsi que les grandes lignes - comme je vous l'avais promis - du cours "Liturgie comme célébration".           

En vous souhaitant une belle semaine à tous et à toutes,

 

En Celui qui vit et règne avec le Père, dans l'Esprit, pour les siècles,

Ad maiorem dei gloriam

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 15:12

Le cours sur les sacrements dans le débat oeucuménique est également fort intéressant et très animé. Hier après-midi, les conférences ont porté sur l'eucharistie. Rien à dire du côté du catholicisme; vous connaissez comme moi la théologie qui s'y profile et les remises en valeur faites par le Concile Vatican II.

La théologie eucharistique de nos frères orientaux se rapproche beaucoup de la nôtre (sacrifice in personna christi capitis, action de grâce, dimension ecclésiale de l'eucharistie, communion fréquente, mais sans adoration (les saintes espèces sont entièrement consommées après l'eucharistie)). Le seul point de divergence se rapporte à la consécration; les orientaux ne connaissent pas la notion de transsubstantiation (utilisée un peu au tournant du XIVe siècle sous l'influence scholastique), mais parlent volontiers de metabolè (transformation des dons de manière mystérique à travers un seule épiclèse ainsi que je l'ai fait voir avec l'anaphore alexandrine de saint Basile le Grand).

Pour le luthéranisme, c'est évidemment autre chose. Tous ceux qui ont suivi un cours sur l'histoire de l'Église s'en souviendront : la prédication constitue la source et le sommet de la vie chrétienne et du culte au point d'affirmer qu'il y a une présentification de Dieu dans la proclamation. À cet égard, Picon a mentionné deux points de rupture (tout à fait irréconciliables) avec le catholicisme romain: l'autel est une table de communion en opposition à une conception sacrificielle selon laquelle l'eucharistie manifeste et pérennise (réserve eucharistique, adoration) ce sacrifice; puis bien sûr l'opposition à la présence substantielle du Christ glorifié en son humanité (présence consubstantielle dans le luthéranisme). Picon a également restitué les termes et les enjeux du débat à ce sujet lors des années de l'après Réforme au point de parler, au sein du protestantisme, du sacrement de division (présence symbolique pour Zwingli et présence spirituelle pour le calvinisme). 

Au final, les trois théologiens se sont entendus pour dire que, sur le plan de la communion interconfessionnelle, ce qui fait problème ce n'est pas tant des enjeux doctrinaux (bien qu'il y ait de cela), mais c'est surtout l'ecclésiologie qui sous-tend chacune des confessions. L'ecclésialité est prise comme principe alors que d'autres (comme Picon) aimerait qu'elle en soit une finalité. De toute manière, l'oeucuménisme se fonde davantage aujourd'hui sur la communion baptismale que la communion eucharistique, et encore...ce n'est pas toujours facile avec les orientaux surtout lorsque des catholiques passent à l'orthodoxie...notamment dans certaines régions de Grèce très conservatrices...

Ce matin, c'était à mon tour de présenter mon exposé dans le séminaire sur la liturgie comme manifestation de la foi. Mon sujet était, comme vous vous en souvenez peut-être, le rituel de l'imposition des cendres. N'étant pas superstitieux plus qu'il ne faut ni versé dans l'astrologie, une journée comme aujourd'hui, c'est-à-dire un vendredi 13, n'a pas affecté ma présentation...Au contraire, j'ai dépassé les 30 minutes prévues en parlant 45 minutes. Ha! tout le monde sait bien que les moines sont bavards...P. Abbé aime à nous le rappeler... 

Ceci dit, les vacances débutent aujourd'hui même. Pour ma part, je les passerai à Blauvac à partir de lundi prochain (du 16 au 29 avril). Je vous épargne la liste des travaux à faire durant mon séjour, mais je peux vous assurer que je prendrai le temps de me rendre à Sénanque!!!     

Bon printemps à tous; ici la résurrection se manifeste partout : les arbres sont plus verts que jamais, les chiens-chiens se baladent avec allégresse et les touristes se font voir et entendre (surtout les amaaaaricains) avec un peu trop d'éclat...

 

En Celui sur qui la mort n'a plus aucun pouvoir

Ad maiorem dei gloriam       

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  • : Un cistercien québécois à Paris!
  • : Chroniques d'un étudiant trappiste à Paris qui étudie la liturgie à l'Institut Supérieur de Liturgie.
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