Samedi 10 novembre
Fête de saint Léon le Grand. Nous nous retrouvons tous à la crypte, les trois autres pèlerins et moi, pour l’Office des lectures accompagné comme toujours à la cithare. Les sœurs enchaînent immédiatement avec les Laudes au son des mélodies de Philippe Robert. Ce dernier, comme me l’explique une sœur (mais je le savais déjà), a composé la majorité des musiques que chantent les Bénédictines du Sacré-Cœur, et ce dans tous les sanctuaires de France où elles se trouvent. C’est Claudel qui serait heureux d’entendre le résultat ! C’est vraiment très beau.
Je décide ensuite de me rendre à la cathédrale saint Gratien en pèlerinage, celle-ci étant située à environ 20 minutes de marche de la Basilique. Pour tout dire, c’est plutôt une question de formalité, car les cathédrales que j’ai visitées jusqu’à présent m’ont plutôt laissé indifférent, à l’exception de Paris et Sées. Celle de Tours est froide et lugubre ; je suis simplement incapable de prier (et d’y rester plus de 30 minutes) dans ces lieux que je trouve fort disproportionnés. C’est ça les cathédrales ! Heureusement qu’il y a les magnifiques verrières multicolores et la grande rosace qui nous rappellent qu’au plus profond de nos ténèbres nous sommes nés de Dieu et qu’il s’y trouve la lumière du Rédempteur. Je préfère de loin l’intimité des chapelles et des églises abbatiales…
À 5 minutes de marche de la cathédrale se trouve l’archevêché ainsi que la petite chapelle saint Michel…ça vous dit quelque chose ?? C’est l’endroit même où Marie Guyard de l’Incarnation venait régulièrement prier ; c’est également dans cette chapelle qu’elle prononça « ses vœux religieux » après son veuvage, elle qui était d’origine tourangelle comme vous le savez probablement.
La toute petite chapelle date du début du 17e siècle, assez contrastant par ailleurs d’avec la cathédrale…On y trouve aussi des tableaux relatant sa vie dont son départ pour la « Nouvelle-France » en 1639. Ce n’est pas sans raison qu’elle est appelée « la mère de la Nouvelle-France », fondatrice également des Ursulines.
Comme j’ai encore une heure devant moi avant l’eucharistie de 11h00, je rentre à la Basilique en longeant les quais de la Loire, question de contempler un peu de nature et spécialement les magnifiques arbres (dont un splendide saule pleureur) qui bordent le plus long fleuve de France (la Loire fait plus de 1000 km !).
Dans l’après midi : lecture de Chauvet jusqu’au Vêpres. Je réalise de plus en plus l’importance de certaines parties de « Symbole et sacrement » (dont le rapport Parole/Sacrement) relativement à la manière de concevoir et d’articuler la problématique de mon mémoire. Je poursuivrai ma lecture à mon retour sur Paris. J’ai aussi un article à lire pour une présentation orale.
Tel que je l’ai déjà mentionné, les Vêpres solennelles ont lieu à 18h00 (1ères Vêpres de saint Martin). Une belle célébration qui attire une foule de monde dont un groupe de jeune du diocèse de Toulon. Après les Vêpres, conférence à la crypte et exposition du saint Sacrement. J’en profite alors pour filer en douce et gagner mon lit pour une nuit de sommeil bien méritée.
Dimanche 11 novembre
La matinée se déroule comme à l’habitude avec les prières matinales. Je sors ensuite à l’extérieur sous une température avoisinant les 5c pour une marche dans les rues du centre-ville de Tours. Wouah, c’est froid…On m’a dit que Tours était considérée comme la ville la plus fleurie de toute la France. Je n’ai évidemment pas eu l’occasion de le constater en détails, mais c’est vrai qu’il y a beaucoup d’arrangements floraux ici et là dispersés dans la ville. En revanche, la Basilique a revêtu ses plus belles parures pour la fête de saint Martin : il y a des fleurs partout dans le sanctuaire et dans la crypte. C’est très joli ! J’ai aussi eu ouï-dire que c’est à Tours que l’on parle le mieux français…après la ville de Québec il va sans dire…
À 11h00, eucharistie au grand autel de la Basilique présidée par l’aumônier des Bénédictines. L’archevêque, quant à lui, célébrera l’eucharistie vers 15h00 à la cathédrale. Les lectures choisies pour ce jour sont inspirantes : vocation de Jérémie, psaume 88, lettre aux Philippines, et bien entendu Mt 25. Il fait si froid dans la Basilique que l’homme assis à côté de moi porte constamment ses mains à sa bouche pour les réchauffer. Quant à moi, je vous épargne les détails…
Je rentre ensuite à ma chambre pour vous écrire cette deuxième et dernière chronique de mon pèlerinage. Je prends le train pour Paris en début d’après-midi, non sans avoir « skypé » avec P. abbé dont j’attend l’appel d’un instant à l’autre afin d'avoir des nouvelles des frères.
Merci à tous ceux qui m’ont permis de réaliser ce pèlerinage par l’intercession de saint Martin…
Bon dimanche à tous,
En Celui qui réalise en nous plus que ce que nous pouvons demander
Ad maiorem dei gloriam